Échanges franco-japonais — Le parcours de Mei Fujiwara

Mei Fujiwara est étudiante en 4e année option Art à l’Ensad Nancy dans le cadre d’un échange de 10 mois. Suivant un cursus à l’Université des Beaux-Arts de Kanazawa, elle a pu rejoindre notre École grâce à une bourse offerte par la ville de Nancy dans le cadre du jumelage entre les deux villes. Cette opportunité lui permet de nourrir sa passion pour la culture française et l’art, notamment l’Art Nouveau, tout en explorant de nouvelles techniques de création.
À son retour au Japon, Mei envisage de poursuivre ses études en Master à Kanazawa. Elle aspire ensuite à travailler dans le domaine de la communication ou à transmettre son savoir en tant que professeure d’art.
Elle nous partage ici son expérience en France et ses ambitions.
Son intégration durant son échange
Dans un français presque parfait, Mei nous raconte son intégration à l’Ensad Nancy. Dès le premier semestre, elle a pu suivre des cours de langue pour perfectionner son français. L’École a également organisé une journée d’accueil pour les étudiants en échange, lui permettant de créer rapidement des liens et de se sentir plus à l’aise avant le début des cours.
Très investie dans la vie étudiante, Mei s’implique dans les activités de l’École. Avec un autre étudiant japonais, elle a organisé une soirée dédiée à la découverte de leur culture, alliant gastronomie, exposition et quiz sur le Japon.

Concernant sa vie à Nancy, Mei a une famille d’accueil qu’elle voit régulièrement. Cela lui a permis de découvrir la ville plus facilement et d’améliorer son français. Elle fait également partie d’une association franco-japonaise dont le but est d’enseigner le japonais.
Pour Mei, la mobilité internationale représente un enjeu crucial pour les étudiant·es. Elle encourage chacun·e à saisir l’opportunité d’un échange à l’étranger, non seulement pour découvrir de nouvelles cultures et langues, mais aussi pour élargir ses horizons et nourrir sa créativité.
Elle a elle-même déjà pu explorer de nombreux pays d’Europe : le Royaume-Uni, la Finlande, la Suède, la Belgique, les Pays-Bas, l’Allemagne, l’Espagne et le Portugal.
Focus sur l’atelier Koinobori de Mei
À l’initiative de la ville de Nancy, l’étudiante a animé deux ateliers pour des élèves de primaire. Le premier était consacré à la découverte de la culture nippone, tandis que le second, inspiré du livre Débris Monster d’un artiste de Kanazawa, sensibilisait les enfants à la protection des océans à travers la création d’objets en matériaux récupérés.
Le 6 mai 2025, nous avons accompagné Mei lors de son atelier Koinobori à l’école élémentaire Jean Jaurès à Nancy. Avec des sacs poubelles transparents pour les voilures, des pailles pour les brides et du papier crépon coloré pour les écailles, les 15 enfants ont fabriqué leurs propres cerfs-volants en forme de carpes. Enthousiastes, ils ont ensuite testé leurs créations dans la cour de l’école, faisant de cet atelier un beau moment de partage et de créativité.



L’art depuis l’enfance
Mei a grandi entourée de livres illustrés et de dessins animés, nourrissant ainsi dès son plus jeune âge une profonde passion pour l’art. À la fin du collège, elle choisit de poursuivre sa passion en intégrant un lycée spécialisé en arts, marquant ainsi le début officiel de son parcours artistique. Pour Mei, le dessin et la peinture sont à la fois un moyen d’apaiser son esprit et une forme d’expression personnelle. Ils lui offrent un moment de calme, loin du tumulte quotidien, et lui permettent de partager ses émotions sans avoir à prononcer le moindre mot. Elle peint avec une grande régularité, chaque jour, et consacre parfois jusqu’à une semaine pour réaliser une toile de petit format (10 x 10 cm).
Lorsqu’on lui demande quel conseil elle donnerait à celles et ceux qui souhaitent se lancer dans l’art, Mei répond avec sagesse : «Il n’existe pas de bonne ou de mauvaise manière de dessiner. L’important, c’est de prendre du plaisir et de persévérer, sans craindre de faire des erreurs. Vous pourriez même découvrir une passion pour quelque chose d’autre que la peinture, et c’est très bien. Je pense qu’il faut simplement oser explorer différentes choses. C’est d’ailleurs quelque chose que j’aimerais faire aussi.»
L’océan, une source d’inspiration
L’étudiante, passionnée par l’océan, s’inspire beaucoup de ses voyages au bord de l’eau pour ses peintures et créations. Selon elle, même quand l’océan n’est pas là, son absence la pousse à peindre. Elle peint d’ailleurs fréquemment à partir de ses souvenirs. Lorsqu’elle évoque ces moments, elle a le sentiment que son être présent se connecte à celui du passé. Née à Shimane, près d’Hiroshima, Mei a grandi au bord de la mer, un lieu qui a nourri sa passion pour l’océan et la nature en général. La mer, à la fois familière et infinie, l’attirait par son immensité terrifiante et envoûtante. Elle ressent par ailleurs une affection particulière pour les baleines, créatures qui suscitent en elle une émotion profonde.
Par ailleurs, Mei a gravi le Mont Blanc en téléphérique pendant son séjour en France et souhaiterait en faire une œuvre. Son ambition première est de capturer la présence de la nature dans le quotidien, à l’image de Leonardo Cremonini et Peter Doig dont les couleurs, les textures et les thèmes sont une véritable source d’inspiration.
Mei est une artiste qui privilégie la peinture à l’huile, un médium qu’elle affectionne pour sa texture généreuse et sa capacité à capturer les subtils jeux de lumière.
Depuis son arrivée en France, elle a choisi de peindre sur de très petits formats car elle veut pouvoir ramener ses œuvres au Japon. Là-bas, elle travaille également sur des formats standard, tout en aspirant à explorer des toiles de grande taille, jusqu’à deux mètres, sans pour autant renoncer aux petits formats qu’elle a appris à chérir. Si l’artiste utilise également d’autres médiums tels que la gravure, l’aquarelle, le dessin au fusain ou encore la céramique, elle a trouvé son véritable terrain d’expression : la peinture à l’huile.






Ce programme d’échange bénéficie du soutien de la ville de Nancy.
